Gaston Couté, le poète libertaire

Le 14/10 à 19h, au Grand Aslon à Ligné (36), l’association Noces de Paroles invite les amoureux de la chanson et de la poésie à partager une soirée autour de Gaston Couté. Interprété par Yves Champigny, le répertoire du poète libertaire et révolté retrouve ainsi toute sa place dans le patrimoine de la chanson française. Le site Du temps des cerises aux feuilles mortes lui consacre un brillant article.

« Né à Beaugency en 1880, ayant passé sa première enfance dans le moulin paternel de Meung-sur-Loire, cette petite cité pleine du souvenir de François Villon, Gaston Couté était destiné par une famille ambitieuse à l’administration des Finances nationales. En conséquence, il fut confié au lycée d’Orléans, mais, rimant et rêvant d’autres succès, il partit pour Paris en 1898, avec cent francs en poche ».

« Admis à réciter des vers à Al Tarlane, il délaissa bientôt ce cabaret, où il se produisait gratuitement, pour l’Âne Rouge dont le patron, plus généreux, lui donne en guise de salaire un café-crème quotidien. On ne devine que trop peu ce que fut l’existence du pauvre déraciné réduit à cette maigre pitance, à laquelle s’ajoutaient parfois les alcools corrosifs offerts par d’aimables spectateurs. Il subsista ainsi, pourtant, pendant un an, créant Le champ de naviots et tant d’œuvres d’une facture déjà puissante, cris de révolte d’une âme simple et droite se dressant face à la société égoïste et veule pour laquelle « l’honneur quient [tient] dans l’carré d’papier d’un billet d’mille ».

« S’il atteignit la gloire, il ne connut jamais l’aisance […] Sincère dans ses propos comme dans ses œuvres, Gaston Couté distribuait avec beaucoup trop de générosité les vérités désagréables […] Son indépendance, hélas aussi son intempérance, faisaient de [lui] un pensionnaire inconstant. C’est pourquoi il ne figura pas à la place d’honneur qui lui revenait sur les programmes de nos cabarets. Victime de l’alcoolisme, il mourut en 1911 à l’hôpital Lariboisière, laissant à 31 ans une œuvre admirable ». Armelle Audigane est catégorique. « Connu pour ses textes antimilitaristes, sociaux et anarchistes, nul doute que s’il vivait encore, au vu des événements actuels, le poète aurait la plume « causeuse » à souhait », avoue sans détour l’animatrice de l’association Noces de Paroles, « mettant sûrement sa poésie au service du petit peuple et des iniquités que ce dernier endure ». Philippe Gitton

Gaston Couté, interprété par Yves Champigny : le 14/10 à 19h, entrée libre, au Grand Aslon à Ligné (36). Accompagné par Fetchaï Nadji et Éric Champigny à la guitare, Claude Jaussint à l’accordéon diatonique (confirmation souhaitée : 06.16.25.66.54).

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