Jusqu’au 20/03 à la Scala (75), Léonore Chaix s’avoue Femme à qui rien n’arrive ! Fort déjantée, une pièce connectée à l’oncle Tati où l’humour le dispute à l’absurde ! Sans oublier, du 25/02 au 19/06 en ce même lieu, An irish story, de et avec Kelly Rivière.

Seule en scène, auteure et interprète, Léonore Chaix nous fait craindre le pire, confessant tout de go qu’elle est Femme à qui rien n’arrive ! Au temps d’avant, en compagnie de sa complice Flor Lurienne, la comédienne nous avait déjà littérairement conquis avec son éloquent et désopilant « strip texte » Déshabillez-mots ! En fond de scène, un espace faiblement éclairé et transformé en table de cuisine où trônent deux ou trois kilos de pommes de terre, au-devant une chaise seule et solitaire où siègent les peurs et fantasmes de la femme d’intérieur… Elle n’a qu’un objectif, la brave ménagère, conséquence de la signature d’un « contrat de production de choses qui arrivent » : accomplir la liste des tâches, quotidiennes et incompressibles, au rythme robotique dicté par la « Machine » !

Selon la Loi de Murphy, dite « loi de l’emmerdement maximum », c’est en imaginant que rien (ou plus rien) ne peut nous arriver, que tout peut nous tomber dessus… Un texte totalement déjanté, mis en scène par Anne Le Guernec, où l’héroïne d’infortune doit faire face à des servitudes et démons bien contemporains : la banalité de tâches quotidiennes orchestrées par ordinateur, frustrantes et répétitives, devant lequel la volonté humaine a capitulé… Une désopilante bataille de mots et de maux contre une modernité débridée ! Connectée à l’oncle Tati, quand l’humour le dispute à l’absurde, le délire d’une existence prétendument branchée et pourtant consumée de solitude. Yonnel Liégeois
La femme à qui rien n’arrive, mise en scène Anne le Guernec : jusqu’au 20/03, les mardi et mercredi à 19h30. Théâtre La Scala, 13 boulevard de Strasbourg, 75010 Paris (Tél. : 01.40.03.44.30).
Une balade irlandaise

An irish story, à la Scala : Il était une fois… une histoire irlandaise qui pourrait fort bien être espagnole, portugaise, italienne ou autre, à l’heure où des hommes et des femmes, fuyant la misère de leur existence et de leur pays, tentent d’aller voir ailleurs si plus verte est la vallée ! Mêlant les langues et jouant des accents, tantôt volubile tantôt secrète, toujours volontaire dans sa quête du grand-père mystérieusement disparu entre l’Irlande et l’Angleterre, Kelly Rivière s’inspire d’une authentique histoire familiale. Entre joies et frustrations au détour de ses recherches, elle nous entraîne avec ravissement et conviction à la quête de ses racines. La saga joliment contée d’une génération l’autre entre exil et mémoire, la reprise d’un spectacle à la tendresse infinie et à l’émotion retenue. Entre humour et authenticité, seule sur scène pour donner vie à pas moins de vingt-cinq personnages, une performance artistique d’une rare qualité, à ne vraiment pas manquer ! Y.L.





