Au théâtre Jacques Carat de Cachan (94), Faustine Noguès présente Les essentielles. L’auteure et metteure en scène nous plonge au cœur d’un abattoir où les employés se mettent en grève après la mort d’une de leurs collègues. Un spectacle détonnant qui interroge le monde actuel de l’entreprise.

Ce jour-là, rien ne va plus à l’abattoir : Fess a été retrouvée morte sur la chaîne. Ses collègues décident de se mettre en grève. Comment débrayer ? Qui va prendre la parole pour s’adresser à la directrice ? Les conversations s’animent sans que l’on sache qui parle (l’une des comédiennes est ventriloque). « Grâce à elle, cette grève n’a pas de leader et le groupe est doté d’une voix collective », explique la jeune metteure en scène Faustine Noguès qui s’est largement documentée sur l’univers des abattoirs. Sur scène, les salariés en tenue de travail, bottes en plastique et tabliers sanguinolents, s’organisent. L’une d’entre eux se lance même dans un rap endiablé pour raconter les conditions de travail qu’elle subit depuis des années.

Débarque la directrice, armée de son ordinateur portable, qui débite une novlangue bien huilée en cas d’accident du travail. On en rit, tellement la caricature de la manageuse formatée est parfaite ! Pourtant, l’heure est grave : une énorme carcasse suspendue en fond de scène incarne l’ouvrière décédée. Ses collègues veulent parler au proprio et sont déterminés à aller jusqu’au bout. Assise dans une ossature de vache qui fait office de fauteuil, la directrice se voit contrainte d’informer le lointain propriétaire. « Ecoutez, monsieur le Possesseur, la nature inouïe de ma prière qui vient malgré moi troubler votre tranquillité… ». Elle l’informe qu’elle a eu beau proposer aux ouvriers deux jours de congés payés, ils sont en grève et ils refusent de décrocher le cadavre. L’actionnaire principal qui cause anglais n’en a que faire.

Les salariés, alors, se racontent : les petits contrats ou les vingt ans de boîte, leurs postes respectifs et les douleurs qui vont avec, leurs centres d’intérêt… On entend le bruit des bêtes entassées, on respire le fumier tandis que le cadavre de l’ouvrière, incarnée par une comédienne circassienne, s’anime tel un fantôme sur les hauteurs de la chaîne. Peu à peu, tout va se disloquer alors que le Possesseur, devenu végétarien, veut se lancer dans la production d’huiles essentielles. Dans un tragi-comique à l’humour noir, la pièce pointe avec brio les nouvelles règles du jeu à l’œuvre dans les entreprises. Amélie Meffre, photos Christophe Raynaud de Lage
Les essentielles : Le 10/04, 20h30. Théâtre Jacques Carat, 21 avenue Louis Georgeon, 94230 Cachan (Tél. : 01.45.47.72.41). Les 15 et 16/04 au Château rouge, Scène conventionnée d’Annemasse (74).






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Laurent Gharibian