Au théâtre de la Pépinière (75), Benoît Giros met en scène La disparition de Josef Mengele. Adaptateur du roman biographique d’Olivier Guez, au titre éponyme, le comédien Mikaël Chirinian décrit et dénonce avec passion la fuite en Amérique du Sud du nazi Josef Mengele, bourreau du camp d’Auschwitz. Le récit, glaçant, de la traque d’un personnage ignoble.

Des photos et quelques affiches sur le mur du fond assurent un décor minimaliste, complété par deux chaises, et quelques jeux de lumière. Cela suffit. La création sonore est d’Isabelle Fuchs. Mikaël Chirinian, également adaptateur du roman biographique d’Olivier Guez (prix Renaudot 2017), est face au public, avec passion. La Disparition de Josef Mengele n’est pas une gentille pièce de théâtre historique. Elle est le récit d’une fuite, puis d’une traque. Celle d’un personnage ignoble. Jusqu’en 1945, le docteur Josef Mengele est un dignitaire nazi. Dans le camp d’Auschwitz, il se livre à de monstrueuses expériences sur les corps d’humains vivants.

À la chute du Reich, il prend la fuite. Il est rapidement interpellé mais, sa véritable identité étant dissimulée, il passe entre les mailles du filet de la justice. Commence alors une fuite d’une quarantaine d’années en Argentine, au Paraguay, au Brésil, bénéficiant à chaque fois de solides complicités pour rester aussi bien caché que possible. De nombreux nazis ont trouvé refuge et appui dans ces contrées où l’extrême droite a souvent pignon sur rue. La mise en scène de Benoît Giros est sobre, le récit glaçant. La traque se resserre, progressivement. Les services secrets israéliens sont sur ses traces. Le fils du nazi ne lui accorde aucun pardon, accentuant sa solitude.
C’est une banale noyade qui mettra fin en 1979 à la vie du médecin bourreau, dans la région de São Polo. L’individu est enterré sous une fausse identité. Ce n’est qu’en 1985 que ses restes sont exhumés, les analyses confirmant alors l’identité réelle du nazi. Une pièce coup de poing, toujours utile. Gérald Rossi, photos Jean-Philippe Larribe
La disparition de Josef Mengele, Benoît Giros : jusqu’au 15/11, les mardi et mercredi à 21h. Le lundi à 21h, jusqu’au 22/12. La Pépinière théâtre, 7 rue Louis le Grand, 75002 Paris (Tél. : 01.42.61.44.16).





