Thomas Jolly, plaidoyer pour la culture

Lors des 40e Victoires de la Musique, le 14 février, Thomas Jolly a marqué la soirée avec un discours engagé, à la différence des autres artistes récompensés. Malgré un temps imparti, indiqué par la musique qui commençait à recouvrir sa voix, le metteur en scène est allé au bout d’un discours qu’il avait consciencieusement écrit sur son téléphone. Publié par nos confrères de Scèneweb

« Dans cette victoire, il y en a d’autres, elle en contient plusieurs, et c’est la victoire de l’unité sur la division, de la joie sur l’effroi, de l’accueil sur le repli.

La victoire de notre aspiration à bien vivre ensemble, à se respecter, à se considérer.

La victoire de l’altérité comme force, de notre diversité comme richesse.

La victoire d’un récit commun, les uns tout contre les autres et pas les uns contre les autres.

Ces cérémonies sont quatre démonstrations du pouvoir fédérateur et émancipateur du spectacle vivant, pour le singulier et le commun, pour l’individuel et le collectif.

Un outil pour faire société et célébrer notre humanité partagée.

Alors comme on dit, les jeux sont faits et rien ne va plus, si le spectacle vivant porte en lui cette puissance émancipatrice, il ne peut rien sans un pouvoir qui le considère et le soutient.

Aussi je m’étonne, dans cette période de tourments multiples, de voir ici ou là les moyens pour la culture affaiblis ou tout bonnement retirés.

La culture coûte, mais elle rapporte aussi, économiquement bien sûr. Ce qu’elle rapporte immatériellement est inestimable, elle est au service de l’intérêt général.

C’est ce que je crois être la vocation de la politique. Alors, on a beaucoup dit et beaucoup entendu que ces jeux étaient une parenthèse.

Cela induit que forcément à un moment donné elle doit se refermer.

Moi je vois ça plutôt comme une brèche, une brèche lumineuse dans l’ombre épaisse et grandissante qui plane sur nous, que cette victoire qui contient toutes les autres victoires, collectives et partagées, nous servent de lanterne. Merci. »

Thomas Jolly

1 commentaire

Classé dans Musique/chanson, Rideau rouge

Une réponse à “Thomas Jolly, plaidoyer pour la culture

  1. Avatar de Maryse Magnini Maryse Magnini

    Bonsoir,
    Tant d’humanité dans ce message !
    Le propos d’Amel Bent mérite aussi une attention particulière concernant les femmes.
    Cordialement, Maryse Magnini

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