Sandra Aliberti, au pays de Ferré

Sur la scène, une voix s’élève. Douce et fragile. Piano et violon égrènent leur mélopée, le ton est donné. Le 23 janvier au Théâtre Traversière et au Forum Léo Ferré le 27 février, en compagnie de Sandra Aliberti, Ferré nous sera conté sur le mode de l’intimité.

 

 

 

Une voix comme chuchotante, que l’on croirait parfois murmurée à notre seule oreille… Telle l’équilibriste sur son fil, la chanteuse et comédienne semble caresser les mots pour poser la note juste sur le verbe poétique du rebelle. Chantés ou déclamés, les textes du grand Léo résonnent alors étrangement forts et limpides dans la bouche de Sandra Aliberti. Depuis l’enfance, elle se baigne à la source de cette « Mauvaise graine » plantée contre les maux de son siècle. « J’ai toujours aimé Léo Ferré », confesse l’interprète, « j’ai grandi, bercée par sa révolte. Sa lucidité âpre et sourde parlait à ma rébellion d’enfant, et plus tard d’adolescente. Depuis, il m’accompagne tout au long du chemin, avec lui je m’échappe dans des îles idylliques où n’abordent jamais les âmes des bourreaux ».

ferré1Aussi, aux lendemains de la commémoration du vingtième anniversaire de la disparition du poète, elle poursuit sa route sur les traces des « Morts qui vivent », alias « Monsieur William » et « Monsieur Tout Blanc » ! Avec « Des Voyageurs dans ta voix…Ferré. Chansons et Textes de Léo Ferré, Jean Roger Caussimon et Louis Aragon », un récital donné d’abord au Théâtre Traversière à Paris, ensuite au fameux et réputé Forum Léo Ferré d’Ivry… Un spectacle d’une rare sensibilité et d’un naturel gouleyant, servi par deux musiciens au talent confirmé (Lionel Mendousse au violon et Bertrand Ravalard au piano), de vrais complices en fait qui n’hésitent point à joindre leur timbre vocal au récital sensuel et velouté de leur comparse. A la création du spectacle, la presse fut unanime. Du Parisien à France Inter, de Télérama à L’Huma : « De La mauvaise graine à L’âge d’or en passant par Les Romantiques, le grand Léo aurait follement aimé le travail de cette interprète et de ses deux inventifs musiciens », écrit l’un, « nombreux sont les hommages, plus rares les spectacles de qualité qui redonnent à entendre quelques-unes des plus belles chansons de Léo avec une authenticité qui n’aurait pas déplu à l’artiste », note l’autre…

Ferré3« Il n’est pas évident de chanter Ferré, trop souvent on le plagie sans justement l’interpréter. Trop souvent, nous en avons souffert », soulignait Jean-Pierre Burdin en ces colonnes-mêmes lors de la création du spectacle en Avignon. « Précisément, en nous prenant par la main, avec confiance Sandra Aliberti saura nous transporter, nous déshabituer, déconstruire et renouveler notre écoute de Ferré. On aime Léo Ferré mais pourtant, chez lui la grandiloquence, l’assurance parfois, pointent le nez et peuvent agacer. Surtout d’ailleurs chez ceux qui, en l’imitant, grossissent le trait de l’icône stéréotypée de l’anarchiste qu’ils ont contribué à figer ». Et de conclure, enthousiaste, « Sandra Aliberti rend les choses simples, n’enlève rien à la force, à la virilité même de Ferré, au contraire elle la montre là où on ne l’entendait, là où on ne l’attendait pas. Pas comme cela du moins ».
Une certitude ? « Tu n’en reviendras pas, paroles d’Aragon et musique de Ferré », chante la subtile interprète. Nous non plus, après avoir écouté et applaudi Sandra Aliberti ! Yonnel Liégeois

Pour une première découverte du trio d’artistes : http://www.facebook.com/desvoyageursdanstavoix . Avec quinze chansons écoutables sur SoundCloud Widget et w.soundcloud.com

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Classé dans Musique et chanson, Rideau rouge

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