Pour ouvrir la nouvelle année en couleurs et la repeindre en vers, Chantiers de culture vous offre les divagations littéraires de Marie-Claire Lamoure, notre consœur et contributrice du site. De l’aube à la tombée du jour, un poème à savourer.

Le monde que je m’invente a la couleur de l’aube, la candeur hésitante d’un sourire d’enfant. Il a le rose aux joues. Les gens y vont sans masque, sans frontière. L’amitié s’y déploie sans barrière.
Le monde que je m’invente se dessine en nuances, fines comme l’oiseau qui s’élance, inscrivant son tracé sur le ciel.
Le monde que je m’invente a la mémoire de temps anciens, qui seule permet de conjurer les guerres, les haines, les colères.
Le monde que je m’invente a le respect des autres. Il connaît les symboles qui font Humanité. Les portes y sont ouvertes aux voyageurs avec ou sans bagage, ceux qui veulent rester ou qui sont de passage. Les mains y sont tendues et même les miroirs reflètent des sourires et des regards confiants.

Le monde que je m’invente a brisé tous les jougs. Le partage est de mise et l’amitié fait loi. La liberté n’y est pas insolente.
Le monde que je m’invente couve dans les orages, secoue les portes closes des bonheurs égoïstes. Il germe aux profondeurs de la terre épuisée par la folie des hommes et s’apprête à éclore dans un grand tremblement.
Le monde que je m’invente a la couleur de l’aube, celle des lendemains que je ne verrai pas.
Marie-Claire Lamoure
Merci Marie-Claire pour ce poème et bonne année à toi. Que ce monde que tu t’inventes soit celui que patiemment et obstinément nous construisions tout au long de cette année
Serge