Amoureux de la région des mille étangs, Robert Ansel publie Les mammifères sauvages de la Brenne. Un album consacré aux animaux, du ragondin au chat forestier, parfois immortalisés en de surprenantes postures. Une balade estivale, de page en page.

Avec Les mammifères sauvages de la Brenne, Robert Ansel boucle une trilogie ouverte avec Les lumières de la Brenne et Envol en Brenne. Trois ouvrages, témoignage de l’amour porté par le photographe à la région aux mille étangs. « Le projet a mûri tranquillement, j’avais suffisamment de matière pour y consacrer un livre ». Comme une suite logique, après les paysages et les oiseaux, Robert Ansel a donc réalisé un album de photographies des mammifères vivant en Brenne. Au cours de ses nombreuses balades dans la nature, il a capturé les images de toutes ces bêtes, souvent bien difficiles à seulement apercevoir. Au fil des pages, se côtoient cerfs, biches, chevreuils, sangliers, renards, lapins, lièvres, écureuils, ragondins et même, plus rares, chats forestiers… Certains animaux parfois en des postures surprenantes, voire drôles ou poétiques.

De la même manière qu’il saisissait les oiseaux en plein vol, Robert Ansel s’attache à prendre les mammifères en mouvement. Le lecteur retrouvera donc les scènes de vie quotidiennes des habitants de ces étangs, bois, forêts et prairies que le photographe avait fixés dans Les lumières de Brenne. Premiers clichés offrant différentes atmosphères. Vision d’une faune, d’une flore et d’une terre changeantes au fil des heures et des saisons, par les caprices d’un ciel ombrageux ou lumineux et quelques fois orageux. Le ciel, espace de liberté des oiseaux auquel Robert Ansel a consacré « Envol en Brenne», son deuxième volume. Des livres, on l’aura compris, qui racontent la rencontre d’un homme et d’un pays ! Ce normand est originaire du pays de Caux. La région entre Seine et côte d’Albâtre, pour laquelle il exposera ses images, puisées dans la campagne comme le long du littoral. Séduit par la nature brennouse, il est installé à Paulnay depuis treize ans. « À longueur d’années, je sillonne cette terre et je ne m’en lasse pas », confie-t-il. Appareil en mains, il explore ces lieux qui lui sont devenus familiers et restitue la diversité d’un monde qui le charme.

Dès l’âge de 16 ans, il s’adonne à cet art. La photographie en noir et blanc, principalement des portraits. Sa passion le conduit ensuite vers l’extérieur. De la fin des années 90 à aujourd’hui, il compte à son actif de très nombreuses expositions : La fête du lin et de l’aiguille, sujet qui lui vaudra une expo au Japon, Veules Les Roses avec l’art cauchois, La campagne de Caux à Goderville, La baie de Seine reposoir ornithologique ou bien encore Faune et flore de la Brenne au château d’Azay-le-Ferron. Une rétrospective de 50 ans de photographies sera présentée au Moulin de Mézières.

Dans le prolongement de sa chasse permanente aux images, Robert Ansel développe d’autres activités. Il a créé divers ateliers et une galerie à Paulnay où il expose ses photos. Il organise aussi des visites accompagnées, des promenades guidées qui s’adressent à tous les amoureux de la nature. Aux personnes simplement curieuses de découvrir le milieu ambiant comme aux photographes amateurs, auxquels il prodigue conseils et avis sur la technique, le respect du milieu naturel et la connaissance des espèces. « L’idée est avant tout de favoriser l’échange. Les gens sont demandeurs d’informations, de partage. C’est pour cette raison que je privilégie les petits groupes de trois ou quatre personnes. Nous accédons ainsi à des endroits peu fréquentés, plus propices à la rencontre d’animaux sauvages ».

Un partage d’expérience où le photographe rappelle volontiers que tout est affaire de patience et de pratique, pour la photographie animalière comme dans d’autres spécialités. Dont le portrait, à ne pas confondre avec la photo d’identité… Un autre type de photo, un autre univers : la preuve que la photographie invite à casser les clichés ! Philippe Gitton